Célébration
François Peltre

Ce recueil propose une poésie nouvelle avec des textes éclectiques qui explorent les énergies dans ce qu'elles ont de brut ou d'élaboré et les saisit là où on les attend le moins, sous les ogives des cathédrales, sous les racines formidables des arbres ou sous les sabots d'un cheval... Baudelaire avait affirmé que " le beau est toujours bizarre ", c'est si vrai qu'il convient de poursuivre, en osant un beau qui ne soit pas obligatoirement beau, esthétiquement convenu mais s'exprime en force, selon l'inspiration, en mélangeant les registres et les catégories pour embrasser la totalité des êtres et des choses, la beauté pure naissant aussi bien du sordide que du sublime. La poésie doit toujours exalter, souvent provoquer, refuser le joli et le lisse avec ces mots trop choisis qui glissent sur la surface des choses sans les nommer, sans qu'on se cogne à la présence formidable de tout ce qui émeut, remue, pue ou révolte. La poésie prend toutes les formes : démesurément lyrique, baroque et enflée ou bien comme dans les petits poèmes asséchés, réduite à une sorte de brutalité simple, dans la sobriété percutante d'une expression, se concevant d'elle-même par l'entraînement naturel des mots. Tout est poésie, la rose comme le cul, l'alexandrin comme le vers libre ou une simple formule, dès lors que s'élabore une expression puissante d'être inattendue. La poésie s'assène comme un coup de poing ou chatouille comme une plume et se renouvelle d'être aléatoire et fluctuante. Elle célèbre le feu d'artifice de la vie, rendue encore plus précieuse par ta mort, qu'elle chante également, même en grinçant.