Les cendres du Manengouba
Jacques Ferret

L'auteur, Préfet au long cours, a servi l'Etat pendant quarante ans, mais son premier livre est un ouvrage de jeune homme. Sa plume, ses souvenirs, ses sentiments, ont toujours vingt ans. Il dévoile ici la naissance d'une vocation coloniale, l'amour de son métier d'Administrateur de la France d'Outre-Mer, au Cameroun et à Madagascar, les passions qui l'ont habité, les réflexions d'un colonisateur chargé de mener à bien la décolonisation, vécue de l'intérieur. Il révèle un monde peu connu, paré de couleurs et de musiques, chargé d'odeurs multiples : marchés, villages, foules nues, mimbo, sissongo, vent parfumé des montagnes et des étendues lacustres, odeurs des feux de savane, des brûlis forestiers, des foyers domestiques, saveur sonore du "Pidgin" africain et de la langue malgache. Il trace le portrait cru de personnages réels, noirs et blancs, acteurs de la période révolue où colonial et colonisé se sont séparés ; évoque l'étrange inversion qui, de la tutelle, mène à l'immigration. Ses feux de brousse sont aussi ceux de l'âme : enthousiasme, don de soi, joies et déceptions, regrets. Leurs cendres, et celles, mythiques, du volcan du Manengouba, au Cameroun, sont celles du souvenir. Tout cela compose un roman authentique, sensible et poétique, que salue la préface de Guy Georgy, auteur de La Folle Avoine.